Safiatou Ba – Voix intérieure – Recueil de poèmes

A paraître bientôt aux Editions Figuira, le dernier ouvrage de Safiatou Ba, un recueil de…

Le 6 juillet 2020

A paraître bientôt aux Editions Figuira, le dernier ouvrage de Safiatou Ba, un recueil de poèmes intitulé « Voix intérieure ».

Avec ce premier recueil, la roman­cière Safiatou BA nous fait découvrir sa passion pour l’écriture.

Je ne cesserai jamais assez de vous remercier, vous qui êtes là à m’aider, m’encourager dans cette passion. Vous êtes tous gravés dans mon cœur car peut-être sans le savoir vous-même, vous avez contribué à votre façon à faire de moi, la petite personne que je suis aujourd’hui. Aucun mot ne peut exprimer ma gratitude. Merci du fond de mon cœur. Safiatou Ba

Extrait du poème de la 4ème de couverture du recueil :

Je suis des mots

Doux et cruels

Mais je suis plus que ces mots

On me défie

On me calomnie

On me méprise

Émotions incontrôlées

Les mots cruels sortiront de moi

En cascade

Par vagues

Ils seront violents

Et cloueront le bec au fortuné

Aux jaloux

Ils leur brûleront la peau

Ils l’auront cherché

« Voix intérieure »

Ce recueil de poèmes est édité par la maison d’édition de l’écrivaine malienne Fatoumata Keita, également membre du Parlement des Ecrivaines Francophones : http://bamada.net/culture-fatoumata-keita-lance-une-maison-dedition-couple-a-la-dedicace-dun-recueil-de-2-tomes

Pour rappel, Safiatou Ba a également contribué à un collectif paru en janvier 2020 aux éditions Cauris, intitulé « Poèmes à un jeune soldat inconnu« .

Dont voici un extrait avec le poème Elan :

Partir…

Tu l’avais décidé           

Cet élan de patriotisme t’appelait

Le choix était tien, mon fils

Tu ne tenais plus sur place

Nous avons prié ensemble pour que cela soit

Dieu nous a répondu

Mon fils à moi, mon bébé à peine né

Te voilà prêt, mon fils

Face au destin, ton destin

Quand vint le moment des aux-revoir

Je n’ai pas eu le courage de t’accompagner

Ce jour-là, tu souriais

Alors que derrière, retentissait le vacarme de tes camarades

Engouffrés dans le camion

Prêts et pressés de partir

Tu m’as dit : « Mère, n’aie pas peur, j’existe enfin !

C’est mon bonheur, donc le tien aussi

Je me battrais aux côtés de mes camarades soldats

Pour défendre la patrie. »

L’Etat et tout le peuple s’étaient déjà dotés des plus belles armes

Celles du dialogue, du consensus

De la cohésion, de la tolérance

De la transparence, du respect

De la détermination, de la volonté

La paix doit prévaloir

Elle est le socle du développement du Mali

L’ennemi restait sourd

 « Il est temps d’agir

En ces jours sombres

Réveillons-nous, camarades soldats, peuple du Mali

Battons-nous pour notre bien commun, le Mali

La patrie, la nation, le pays. »

Mon fils, ces mots étaient tiens !

Ils vibrent encore en moi

Je les fais miens désormais

 Cet élan de patriotisme que tu avais, t’a finalement anéanti

Un jour de saison chaude

Tu es tombé sous les armes de l’ennemi

On sonna à la porte

Le regard  triste de celui venu m’annoncer la nouvelle

Cet oiseau de mauvais augure  

Les larmes offusquèrent sa vue

La peur de la vérité m’envahit

Elle se logea dans ma conscience

Déversant et se propageant dans mon ventre

Comme des boules chaudes et rugueuses

Déployant ses ailes tièdes

Silence mortel !

J’ai compris que tu n’étais plus

A cette nouvelle, ma poitrine s’alourdit

Mes jambes aussi

Le monde m’est apparu à la fois clos et infini

Mes forces m’ont lâchée

Il ne me reste plus rien

Oh désespoir !

Oh vide !

Je me rappelle encore le moment des aux-revoir

Je t’ai tenu blotti au creux de moi

Tiède et vivant

Je sens encore ton souffle

Cette mort cruelle sans pitié

Destin inévitable pour les forts et les faibles

Ah douleur !

Tu ne me quitteras plus

A moi de te ménager

De t’amadouer

De m’accommoder

Toi et tes camarades, tombés sur le champ d’honneur

Vous n’avez pas vécu pour rien

Vous avez peint le sable de votre sang

De votre sueur

De votre soupir

Que chaque goutte de sang versé

Brille sur ta tombe et sur celle de tes camarades !

Que le Mali dont tu rêvais soit !

Il le sera

Amen !