Les Voix d’Orléans – Carte blanche au Parlement des écrivaines francophones | Résultats de l’appel à projet Ecriture de nouvelles

Dans le cadre de la 6ème édition de la manifestation « Les Voix d’Orléans – carte blanche…

Le 8 novembre 2021

Dans le cadre de la 6ème édition de la manifestation « Les Voix d’Orléans – carte blanche au Parlement des écrivaines francophones », la ville d’Orléans a lancé un appel à projet pour l’écriture de nouvelles entre le 15 juillet au 19 septembre 2021.

Vendredi 08 octobre 2021, le comité de lecture, constitué de Muriel Augry, Sophie Bourel, Suzanne Dracius, Alicia Dujovne-Ortiz, Lise Gauvin, Cécile Oumhani, Fawzia Zouari, a fait le choix des 3 nouvelles lauréates, parmi les 26 textes reçus et a décerné une mention spéciale : 

  1. Chantal REY : le dernier mot
  2. Cyna BEL : Epitaphe
  3. Caroline ROUSSEL : Mauvais genre

Mention spéciale à Léo COS 

Chantal REY : le dernier mot

« Certaines phrases, on aimerait les gifler. » (Pierre Assouline – Double vie)

À l’heure du dessert, verre en main, Jules se lève : « Je te veux pour épouse ! ». Ma réponse se perd dans les vivats des convives avinés, tandis que la brutalité de la formule m’en rappelle tant d’autres, entendues depuis l’enfance.

« J’aurais préféré 10 garçons plutôt qu’une fille » : ma mère, qui aurait mérité d’avoir 10 garçons.

« Il n’est pas méchant » : ma mère, à sa fille de 13 ans à qui l’ami de la famille a touché les fesses.

« Ce n’est pas une position pour une jeune fille ! » : mémé, me voyant à califourchon sur ma chaise. À cheval sur les principes, certes, mais en amazone !

« S’il me bat, c’est qu’il m’aime » : tatie Cora, grande amoureuse ecchymosée.

« Je l’ai assise sur la cuisinière brûlante pour lui faire passer l’envie d’avoir chaud au cul ! » : mon grand-oncle relatant son cocufiage.

« Pas besoin de préservatif, je suis sain » : le mâle alpha, sûr de ses charmes.

« Toi peut-être, mais moi ? » : moi, au mâle bêta, qui serait bien avisé de douter.

« On ne doit pas faire castrer une chienne tant qu’elle n’a pas eu une portée » : mon père, éleveur.

« Tu ne seras pas épanouie tant que tu n’auras pas eu d’enfant » : mon père, éleveur, à sa fille.

« Laisse-toi faire » : eux, à moi.

« Laisse-moi faire » : moi, à eux.

« Les monologues du vagin ? C’est quoi, ces conneries ? » : Jules, jetant le livre, dégoûté.

« On peut aussi les appeler ainsi » : moi, à Jules, qui a peur des chats qu’on appelle chats.

« Donne-moi ce que je veux, je n’irai pas voir ailleurs » : Jules, explorateur frustré.

« Bonjour, madame Jules ! » :Guy, me privant d’identité le jour où je m’installai avec Jules.

« J’aurais pu tomber sur un Claude ! » : moi, à mon miroir, histoire de me faire rire.

« Tu ne t’occupes pas de son linge ? » : la maman de Jules.

« Est-ce qu’il s’occupe du mien ? » : moi, à belle-maman qui se cabre.

« Merci monsieur » : l’hôtelier de Marrakech, à Jules, en prenant MA carte bleue.

« Désolée, j’ai oublié le code » : moi, les laissant traiter les affaires d’argent entre hommes.

« Et pour madame, une carafe d’eau ? » : le sommelier, après avoir orienté le choix de Jules vers un Chablis « produit sur un sol caillouteux argilo-calcaire, sur un terroir appartenant, géologiquement parlant, au jurassique et plus précisément au kimméridgien ».

« Il attendait qu’elle dorme pour se servir » : Jules, provoquant l’hilarité autour de la table.

« Il lui faut une femme, il ne peut pas vivre seul » : Chloé, à propos de son frère.

« Il pourrait prendre un chien, mais pour les pipes il vaut mieux une femme » : moi, à Chloé qui me trouve décidément immorale.

« Tu te calmes, sinon tu peux dire adieu à la nationalité française ! » : Marc, qui s’est procuré une épouse russe sur internet parce que « les Françaises, elles te quittent au moindre problème. »

« L’Asiatique, elle fait pas chier » : Fred, spécialiste en ethnologie comparée, à Marc, déçu par la Slave.

« Espérons que cette fois ce sera un garçon ! » : ma coiffeuse, un mercredi, à propos d’une cliente du vendredi.

« Sinon, ils devront la noyer à la naissance » : moi, à ma coiffeuse, dont je préfère ignorer ce qu’elle dit le vendredi de ses clientes du mercredi.

« 1re échographie : vous verriez comme il est membré ! » : Maurice, fier d’avoir engendré un mâle. « Espérons qu’il ne soit pas homosexuel » : moi, ravie de lui casser son jouet.

« Luc, I don’t want to deal with your assistant » (Luc, je refuse d’avoir affaire à ton assistante) : le client saoudien refusant de traiter avec une femelle, et qui proposa un jour à mon patron de lui acheter sa comptable.

« Le psy à 300 balles ? Allonge-toi, avec moi c’est gratuit » : le collègue spirituel.

« C’est sûr, il vaut mieux se les faire caresser que se les faire palper » : le gynécologue ignorant la fragilité de notre sens de l’humour, notamment les jours de mammographie.

« Intercalons un homme, une femme » : la crétine qui me sert de voisine de table.

« Je pensais qu’on était là pour manger, pas pour se reproduire » : moi, que la crétine insupporte.

« Amateur de femmes et gaillard dans l’alcôve » : académicien vivant louant un académicien mort.

« Grrrrr ! » : moi, tournant rageusement le bouton de la radio.

« T’as un problème avec les hommes » : Jean, effrayé par mon discours féministe.

« Seuls les hommes considèrent cela comme un problème » : moi, chez qui l’épouse de Jean vient se réfugier les soirs où le ciel lui tombe sur la tête.

« Comme des chiens » : tonton retour de guerre d’Algérie, relatant à demi-mots de sauvages accouplements dont on ne saura jamais s’il fut parmi ceux qui attendaient leur tour pour forcer l’autochtone.

« Tu vois le mal partout » : ceux —et hélas celles— qui n’aiment pas que j’appelle un viol un viol.

« Non ! » : moi, à monsieur le maire qui me demande si je consens à prendre pour époux le dénommé Jules, ici présent.

Cyna Bel : EPITAPHE

Y’a pas à dire. Le jogging de minuit, y’a rien de meilleur pour le moral !

Bon. Hop ! Les fringues au sale et moi à la douche.

Uhhhhh ! Les premières gouttes d’eau froides sont au nombre des petits plaisirs simples qui me font sentir vivante. Elles s’écrasent sur ma peau et saisissent mon corps encore tout bouillant d’efforts. Sensations garanties.

Ce couvre-feu pour les hommes, c’est tout de même une très bonne idée. Dire qu’avant je me cachais sous d’informes pantalons noirs délavés et des sweats à capuche trop grands pour ne pas être embêtée pendant mon footing. Aujourd’hui, une brassière fluo, un mini-short (même pas de culotte !) et me voilà à gambader dehors en pleine nuit !

Quand j’étais étudiante, je me prenais la tête des heures devant ma garde-robe, à hésiter entre la tenue de mes rêves et le jeans/converses de convenance. Avec une tenue comme celle que j’ai portée hier soir (robe dos nu rouge + talons à en chavirer au moindre petit caillou) on m’aurait instantanément collé l’étiquette d’allumeuse. Je me serais faite brancher en moins de cinq minutes. De manière lourde, probablement. J’aurais dû faire face aux regards qui m’auraient léchée comme une petite friandise appétissante. Et aux sifflements. Et aux commentaires gras et ventrus, mâchouillés sur mon passage, postillonnés dans mon dos. Et aux apostrophes. Eh mademoiselle ! Vous avez un petit copain ? Eh mademoiselle ! Tu me donnes ton 06 ? J’aurais baissé les yeux, fait des sourires polis, des moues gentilles. Je me serais probablement liquéfiée sur place de toute façon, en trois minutes environ. Je n’aurais jamais assumé ! Alors qu’hier, je me sentais si forte. Je me sentais sublime. Et en sécurité. Libre d’être moi. J’ai envahi la piste de danse. J’ai laissé trainer mon verre un peu partout. J’ai occupé l’espace comme s’il m’appartenait. C’est ça, ce que doivent ressentir les hommes au fond : cette confiance. Cette idée que l’espace qui les entoure est à eux. Dire qu’Elsa a fini seins nus au milieu de la piste avec des autocollants collées sur les tétons !

Ummmm… les gouttes sont maintenant une pluie chaude et réconfortante. Le plaisir suprême du jogging, c’est la douche.

C’est fou toutes ces questions que je ne me pose plus. Par exemple, hier soir, on aurait tenu conciliabule avec les filles pendant au moins dix minutes pour savoir qui rentre avec qui et comment. (Deux minimum par Uber. Moi avec Assma dans le métro.) J’aurais passé tout le trajet sur le qui-vive, à surveiller les gens du wagon, du discret coin de mon œil ricilé.  Et j’aurais gardé mon téléphone à la main et mes clefs entre les doigts le long du chemin de la bouche de métro à la maison. J’aurais changé de trottoir pour éviter les bandes les types seuls les types bruyants les types silencieux les types tout court. En les croisant j’aurais fixé le bitume, foulé par mes pieds pressés. Et je ne me serais jamais couchée sans le traditionnel texto : « Bien arrivée. Bizoooos les girls ! ».

Le savon coule le long de mes jambes et sur mes pieds. Est-ce la douche qui me fait me sentir si incroyablement libre ?

Je me demande pourquoi on n’y a pas pensé plus tôt à ce couvre-feu. 2025, c’est pas trop tôt ! On devrait construire un monument pour fêter ça. Il aurait la forme d’une grande tombe. Avec une belle épitaphe : « Ci-git l’homme nocturne. Il vécut dans un faste écrasant, occupa le territoire avec autant d’aplomb que d’impudence. Et il disparut pour le plus grand bonheur d’Elsa Rollet. »

Caroline ROUSSEL : Mauvais genre

Nous avions de correctes prédispositions : un caractère très réservé, le goût des activités calmes et non salissantes – il ne s’agissait pas de froisser la jolie jupe repassée par maman. De petites filles maigrichonnes aux pantalons arrêtés aux chevilles, qui picoraient dans leurs assiettes et pleurnichaient longtemps lorsqu’on leur imposait de rester à table pour terminer leur repas devenu froid.

L’année de nos douze ans, pendant les vacances d’été, Marie Trintignant meurt sous la vingtaine de coups portés par son conjoint ; l’affaire fait les gros titres, et l’on entend autour de nous qu’elle l’a probablement cherché, avec ses quatre gosses issus de quatre unions différentes. A table, on entend qu’elle « n’avait pas l’air d’être une petite sainte, non plus ».

On devient des roseaux, courbés d’avoir poussé trop vite, ou de façon moins élégante, des « planches à pains » ou des « squelettes », probablement anorexiques. A cette époque encore, on perd des litres de larmes et le monde entier semble se préoccuper, avec une relative bienveillance, du sous-poids qui creuse nos joues et découvre nos cotes, mais surtout, surtout : nous prive de toute forme féminine, et par extension, de toute attractivité physique. On invente ses premières règles parce qu’on est les dernières de la classe sur la liste, mais de toute façon, le couperet collégial est déjà tombé : on ne pourra jamais enfanter avec des hanches aussi étroites et de toute façon, aucun mâle digne de ce nom ne voudra nous honorer de sa divine semence. Notre père, unique figure masculine de notre entourage restreint, nous trouve les cheveux gras et ironise sur le « pelage d’hiver » dont on essaie tant bien que mal de débarrasser nos mollets à l’épilateur.

La poursuite de l’adolescence nous soumet tardivement à l’appréciation positive du regard masculin : nos formes sont encore peu marquées, mais ont le mérite de nous bannir à jamais de la honte suprême que semble apparemment représenter le spectre de l’obésité. Autour de nous, cette validation rigoureuse de la part des hommes semble un Saint-Graal que chaque fille se doit de rêver d’atteindre, sous peine de finir marquée du terrible sceau de la laideur, ou pire encore, du lesbianisme.

On était surprotégées, car le monde extérieur était plein de monstres variés, de kidnappeurs et de violeurs potentiels face auxquels on ne survivrait jamais. On a grandi avec les spectres des disparues de la gare de Perpignan qui, sans doute, « auraient dû se montrer un peu plus prudentes ». On nous a appris à baisser la tête et changer de trottoir, à ne pas traîner dehors ni aller au-devant des hommes : ça donnait l’air d’une allumeuse. C’était pour notre bien, on était des proies faciles : il fallait être humbles et écouter celles qui savaient, histoire de ne pas reproduire les mêmes erreurs – on l’aurait bien mérité, alors.

On ne se servirait pas en alcool les soirs d’été, on ne reviendrait pas à la maison avec un suçon : l’un ferait mauvais genre, le second carrément salope. Prendre la pilule relevait sans doute du même acabit, alors on a passé six mois à espérer très fort avoir ses règles tous les mois avant d’oser réclamer l’ordonnance gynécologique. Un soir, parce que l’on avait oublié le saint comprimé, on nous a menacées de nous refuser l’avortement en cas de grossesse, « histoire de prendre un peu de plomb dans la tête ».

A la petite vingtaine, on en a pris, du plomb, et avec ça un bonnet supplémentaire et le goût des vêtements très près du corps. Cette tardive métamorphose bouleversa notre perception physique chez nos semblables : bien qu’étant passées par la petite porte, nous étions désormais de possibles rivales pour la gent féminine – à présent très inquiètes de notre probable facilité à nous enrhumer, nous qui portions si peu de tissu – et de convenables objets de séduction, voire de jouissance chez un certain nombre de mâles. Un photographe amateur, bien plus âgé que nous, se mit en tête de faire de nous ses Galatées, moyennant faveurs ;  longtemps, nous avons eu la bêtise d’y voir une opportunité remarquable, avec nos fesses trop plates et notre estime personnelle en-dessous du niveau de la mer. On nous disait très jolies : cela ressemblait à un honneur, après tant d’années d’indifférence. Ce n’était pas le cas.

On était des girafes dans un magasin de porcelaine, engoncées depuis trop longtemps entre quatre murs étroits ; un petit cocon opaque, familier et étouffant, dans lequel on nous avait recommandé de ne pas nous frotter aux parois.

Tant pis : on est parties à l’autre bout de la France et on est devenues femmes exactement comme on nous l’avait déconseillé : en buvant tard le soir et en rentrant seules, en portant des jupes courtes, en ne dorlotant pas les hommes, pire encore : en étant vulgaires, méchantes et autocentrées face à eux. On a cherché les problèmes et on les a trouvés. On en est passées par là pour ne pas rester d’éternelles petites filles sages, tout comme il faut. C’était bien mérité.

Leo COS

« La vigne donnera son fruit, la terre donnera ses produits et le ciel donnera sa rosée. » (Za 8, 12)

N’aie pas peur de mourir.

Tu es ma fille. Je t’ai engendrée, non de mon ventre mais de mon cœur et de mes mains. Des caresses sur ton front ceint des fleurs de bords de route et des baisers qui modèlent l’à venir de tes rides de vieille femme. J’ai porté ton nom comme une offrande. Tu n’es fille de nul homme ; tu es l’enfant d’une humanité qui chemine. Ta naissance a fait trembler la terre, et le ciel s’est ouvert de nuées d’or et pluie pendant que je chantais ton accueil dans une langue de feu. Demande, et je te donnerais l’écrasement de mes espoirs en héritage.

Tu les briseras ! un sceptre de flammes

et tu feras pousser tes propres pâtures sous de nouvelles étoiles.

Ne crains pas de disparaître. Car aujourd’hui enfin je te laisse les champs libres pour tes errances. À ta naissance, j’ai répandu sur ta bouche et tes yeux une eau pure ; il n’existe nulle souillure dans tes chutes. À l’orée de cette aube qui s’attarde encore, je me souviens de tes pleurs toute petite, un cri d’inconfort face au bruit du monde et tes oreilles humides. Tes bras encore légers et tes chevilles de lierres t’emmenaient déjà hors de mon regard. Tu fus toujours une agnelle mieux armé que les loups. Ton nom est graine, car là où tu poses tes pieds pousse la terre, et chaque pierre est une pierre du temple de tes lignées de mousses et de lichens.

Le sommeil me fuit, ma fille, car mes heures glissent plus vite à mesure que les tiennes s’allongent. Tel le roi solitaire je me lève chaque nuit, hâtée d’assister au miracle de ta survivance. Du bois de mon feu te voir faire naître des étincelles. Et ta bonne nouvelle. Tu existeras encore après ma nuit, et les mystères fleurissent entre tes doigts lorsque les miens ne font plus couler que cendres. Une odeur de fruit pur baigne tes paroles et incarne ton cœur. Un cœur de chair nouvelle insufflé d’un esprit ouvrant la marche de tous les matins.

Parce que je suis ta mère, comme celle qui fut la mienne, j’ai planté la vigne dont tu récolteras les grains. Tu en boiras le vin, ivre de ta jeunesse et de ta puissance, levant sur le monde ta lumière comme l’étoile du matin éclipse celle du soir. N’oublie pas d’en planter le cep à ton tour ! C’est là tout l’héritage pour celles qui marchent sans jamais fuir mais sans jamais prendre de pause. Et car tu es ma fille, tu marcheras longtemps

et le monde ne te reconnaîtra pas

les enfants te jetteront des pierres

les hommes riront de toi

car tu détiens une parole qu’ils ne peuvent entendre, sourds qu’ils sont de trop de haine qui assèche leurs oreilles.

Malgré eux, aime la vérité et la paix, et garde sur tes lèvres le chant ancestral qui nous berce du landau à la tombe. Puisqu’il arrive ce jour où il n’y aura pour moi, ni lumière, ni froidure, ni gel. Un jour unique – tu le connaîtras pour moi comme je l’ai connu pour celle qui m’a précédé – sans jour ni nuit, mais au temps du soir il y aura ta lumière sur mes ombres, et nous serons comme été et hiver. Dès lors en toi des générations jamais silencieuses chanteront leur allégresse, et ton nom persévèrera à travers la foulée des générations à venir.

Et lorsqu’à ton tour ma fille, tu enfanteras ta fille, en poussière et en musique, à nouveau l’amour et la vérité se rencontreront, la justice et la paix s’embrasseront, et des cieux se penchera sur la graine l’eau pure des pluies qui tracent nos chemins. Alors tu lui transmettras la prière qui fait couler de nos lèvres le lait et le miel

Notre mère

qui est partout

que Ton nom ne soit jamais perdu

que Ton amour persiste

que Tes volontés soient entendues et célébrées

Apprends-nous aujourd’hui à cuire le pain de demain

pardonne-nous nos offenses

comme nous essayons de pardonner à ceux qui T’ont offensée

Et émancipe nous des maux

car tu es Celle qui aime, qui désire et qui tient pour les cycles des cycles

et tout recommencera.