« La littérature est un lieu sacré, un espace de rencontre entre tous les imaginaires »
«La musique est toujours une histoire d’amour et de passion » : ces mots ont bercé mon enfance explique Marijosé Alie née à paris ou ses parents étudient l’un, l’architecture l’autre, le piano au conservatoire. Marijosé est originaire de la Martinique ou elle passera l’essentiel de son enfance, élevée par ses grands parents venus au secours des étudiants qui ne s’en sortaient pas avec un bébé.
Mon histoire avec la musique commence dans le ventre de ma mère » a-t-elle coutume de dire 8 heures de piano par jour , c’est le rythme obligé d’une élève du conservatoire de paris, plus tard elle s’assiéra devant le clavier et commencera une longue histoire avec les grands classiques et le piano , elle a 6 ans…
Par ailleurs , MariJosé aime également lire et écrire. De là lui vient sa vocation pour le journalisme qu’elle considère, à l’âge de 16 ans, comme l’expression la plus achevée de la démocratie.
Durant toute cette enfance entre musique et littérature, son pays est agité de questions existentiels, culturels, identitaires dont elle parle beaucoup avec son père. En octobre 68, elle part poursuivre ses études à Paris. Elle s’inscrit dans une école de journalisme et en même temps, étudie les lettres-socio à la Sorbonne et traine aux Beaux-arts. Elle se construit beaucoup à cette époque où il est « interdit d’interdire ».
Retour au pays, premier bébé, premier boulot c’est l’ORTF à l’époque le service public audiovisuel, pour elle un petit job, mais finalement elle y restera jusqu’au bout .malgré les mises à l’écart que lui valent son indépendance d’esprit et son refus d’adhérer à l’idée d’une radio télé cocotier aux ordres de Paris.
Premier éloignement Dijon avec 2 enfants en bas âge et le thermomètre à -16° elle compose « karesé mwen » La chanson, enregistrée en 1983 avec le groupe Malavoi, va connaître un véritable succès qui interpelle la maison de disque Barclay avec laquelle elle signe pour le meilleur. Cette version dans le disque « Gaoulé » fait le tour du monde, un vrai succès populaire pourtant elle n’abandonne pas le journalisme.
Grand reporter, elle réalise de nombreux reportages dans des situations souvent dangereuses notamment au Brésil et en Jamaïque. Présentatrice du 20h en Martinique elle poursuit un parcours qui la mène à la direction régionale c’est a ce moment la qu’elle sort son 2éme album « zambouya » elle y parle du racisme, du métissage, de la richesse des voyage, de la mélancolie de la vie, de la misère et des petites joies du quotidien.
Plus tard, c’est à la tête des affaires culturelle de la chaine que, depuis Paris , elle crée le concept des « dom tom folies » qui permet pendant 7 ans à des artistes de tous les outremers de monter sur la grande scène des Francofolies de la Rochelle.
Entre temps elle publie avec sa fille ainée Fred, un opus « elle et elle » « entre chienne et louve » recueil de poèmes et de peintures ou à 4 mains elles racontent leur monde.
Sa carrière se termine à France télévision ou elle est responsable de l’épanouissement de la diversité dans les programmes de toutes les chaines du groupe … qu’elle quitte pour se consacrer à la musique et l’écriture :
Un disque avec ses filles l’ainée Fred et la dernière Sohée, signé « elleetelles » et intitulé « Kalenda »
Un premier roman « le convoi » qui nous conduit sur les routes mystérieuses de l’Amazonie, un deuxième roman qui sortira en janvier 2020 qui nous ballade entre le Paris de l’après bataclan et celui de l’avant révolution française, et enfin son dernier disque « Madanm » qui arrive bientôt dans les bacs et dont elle dit volontiers que c’est celui qui lui ressemble le plus…